PAYSAGE D’ORIENTATIONS

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Reprenant les codes des tables d’orientations indiquant les montagnes visibles aux alentours, cette installation temporaire commente en réalité tout autre chose. Il s’agit d’orientations climatiques, basées sur des scénarios scientifiques d’émissions de CO₂ et d’augmentation des températures. Tout en ayant le paysage magnifique d’Annecy sous les yeux et en pensant se renseigner sur celui-ci, le public a pu (re)découvrir des éléments risquant d’impacter notre avenir à tous et à toutes. Les fonds colorés rehaussent les montagnes, comme une manière de rappeler leur présence mais aussi leur fragilité. Entre sensibilisation à l’urgence climatique, vulgarisation de données scientifiques, et dialogue symbolique avec l’environnement, cette installation nous amène à nous demander quelle orientation souhaitons-nous prendre pour les prochaines décennies ?

Installation réalisée pour le festival Annecy Paysages 2020, organisé par Bonlieu Scène Nationale Annecy. 
Exposition sur le Pâquier, de juillet à octobre 2020.
Lauréat de l’appel à projet jeune création 2020.
Avec le soutien du groupe Caisse des Dépôts.
Budget : 2500 €

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\ D’où venons-nous ?

Depuis 1850, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter à un rythme toujours plus rapide. Le dioxyde de carbone (CO₂) est le gaz à effet de serre émis en plus grande quantité. Bien qu’il soit naturellement présent dans l’atmosphère (respiration animale, végétale, éruptions volcaniques…), il est émis de manière toujours plus importante par les activités humaines. En effet, la majorité de nos activités (industrie, transport, construction, agriculture…) utilisent des énergies fossiles, qui sont la principale source d’émissions de CO₂ dont l’humanité est responsable. 

Ces émissions contribuent de manière significative au réchauffement climatique. Depuis 1850, elles ont déjà augmenté la température moyenne d’environ 1°C. Et plus les émissions de CO₂ augmentent, plus les températures augmentent et plus les conséquences pour l’environnement et pour le monde vivant risquent d’être lourdes.
Mais alors, quelle orientation prendre ?

\ Vers une hausse de 2°C ?

Une hausse moyenne de la température de 2°C** peut sembler insignifiante. Toutefois, à l’échelle mondiale, un demi-degré en plus peut avoir de très lourdes conséquences. Avec 1,5°C de réchauffement climatique, les vagues de chaleur, les pluies torrentielles, la perte de la biodiversité et des récifs coralliens, la baisse des rendements agricoles, l’augmentation du niveau de la mer, la fonte complète de la banquise en été, etc. seraient déjà des conséquences dramatiques. Avec 2°C de réchauffement, le rythme et l’intensité de ces effets risquent d’être largement accentués : deux fois plus d’espèces de plantes et de vertébrés seraient menacées, trois fois plus d’insectes, les récifs coralliens pourraient disparaitre à 99%, la hausse du niveau de la mer supplémentaire menacerait 10 millions de personnes en plus… 

Nous pouvons encore agir pour limiter ces conséquences ! Mais cela implique des changements majeurs dans nos sociétés et nos modes de vie pour réduire de manière significative nos émissions de gaz à effet de serre. Cela supposerait de changer notre manière de nous déplacer, de consommer, de produire, d’habiter, de nous divertir, de voyager, de travailler… De probablement modifier notre système, changer notre rapport à l’environnement et au vivant, changer nos habitudes et nos réflexes. Et c’est possible si nous y travaillons toutes et tous dès à présent !

Il existe des manières d’agir individuelles et collectives, en partie recensées sur le site internet ilestencoretemps.fr.

\ Vers une hausse de 3°C ?

Avec une hausse de la température de 3°C**, les probabilités d’emballement climatique augmentent considérablement et les boucles de rétroactions risquent fortement de s’activer. Il s’agit d’évènements climatiques qui, une fois déclenchés, aggravent de manière conséquente le réchauffement climatique en formant des boucles d’actions. Par exemple, le réchauffement climatique entraîne la fonte du pergélisol. Ce sol gelé en permanence contient du méthane (CH₄), un gaz à effet de serre qui réchauffe beaucoup plus le climat que le CO₂, pour une même quantité de gaz émise (on parle de potentiel de réchauffement global). En fondant, le pergélisol libère ce méthane, ce qui contribue à réchauffer le climat, ce qui accélère la fonte du pergélisol, et réchauffe encore plus vite le climat… Passé ce stade, ces réactions en chaîne ne pourraient plus être contrôlées ou limitées par nos actions. Mais aujourd’hui, nous pouvons encore agir et il y a urgence !

Par ailleurs, le pergélisol contient également de nombreux virus, souvent inconnus. En fondant, il risque de libérer ces virus potentiellement dangereux pour les êtres humains. Une preuve de plus que la santé de la planète et la nôtre sont intimement liées !

\ Vers une hausse de plus de 4°C ?

Atteindre une hausse de la température d’au moins 4°C** d’ici 2100 signifie que nous connaîtrions les conséquences d’une hausse de 2°C bien avant. Et plus le réchauffement est rapide, moins le vivant (y compris nous) saura s’adapter aux nouvelles conditions. Dans cette perspective, d’ici 2050, les probabilités sont fortes pour que nous connaissions de nombreux évènements climatiques extrêmes. Quel âge aurez-vous en 2050 ? Quel âge auront vos enfants ? L’humanité compte actuellement plus de 7 milliards d’êtres humains. Une planète réchauffée à ce point en si peu de temps ne pourrait très probablement plus en accueillir autant.

Alors, quelle orientation voulons-nous prendre ? Sommes-nous prêt·es à changer de trajectoire, maintenant et collectivement, pour préserver une planète habitable et agréable ? Allons-nous réorienter notre navire pour préserver les magnifiques paysages et écosystèmes présents sur Terre ? Réagirons-nous suffisamment vite ? Il est encore temps, si nous nous mettons en mouvement maintenant !

* Émissions mondiales de CO₂ provenant des énergies fossiles, de l’industrie et des changements d’affectations des terres (en milliards de tonnes par an).
** Hausse de la température moyenne globale par rapport à 1850-1900.
Sources : GIEC, Global Carbon Project

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Mots-clés : installation, sensibilisation à l’urgence climatique, vulgarisation de données scientifiques, design produit.